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Press release

Communiqué de presse: Nature Benchmark 2022

Cette étude novatrice montre que la nature est un concept incompris par les grandes entreprises, malgré son importance pour leurs activités et leur personnel.

  • L’étude “Nature Benchmark” de la World Benchmarking Alliance (WBA) a évalué près de 400 entreprises, dont seulement 5 % comprennent leur impact sur la nature.
  • En outre, la plupart des entreprises ne respectent pas explicitement les droits et le rôle des communautés locales et des peuples autochtones dans la protection de la nature.

Amsterdam, 5 décembre 2022 – Le nouveau “Nature Benchmark” de la World Benchmarking Alliance, publié aujourd’hui, révèle que certaines des entreprises les plus influentes au monde ne prennent pas de mesures pour donner la priorité à la nature et la protéger. La présentation officielle du Benchmark aura lieu cette semaine à la COP15, la conférence des Nations Unies sur la biodiversité qui se tiendra à Montréal en 2022.

Le tout premier “Nature Benchmark” de la WBA a examiné les politiques et les pratiques d’entreprises de huit secteurs ayant un impact particulièrement important sur la nature : métaux et mines ; construction et ingénierie ; matériaux et fournitures de construction ; contenants et emballages ; pharmaceutique et biotechnologie ; pneus et caoutchouc ; vêtements et chaussures ; et produits chimiques. Ce premier volet de l’étude comprend certaines des entreprises les plus influentes du monde, telles que Rio Tinto, Bayer, Kering, Vale et Novartis.

Bien que les chaînes de valeur de nombreuses grandes entreprises contribuent à la destruction de la biodiversité, seuls 5 % des 389 entreprises analysées ont mené une évaluation basée sur des connaissances scientifiques, pour montrer l’impact de leurs activités sur la nature et la biodiversité. La nature est actuellement une zone d’ombre importante, 97 % des entreprises du benchmark devant encore s’engager sur une trajectoire positive pour la nature d’ici 2030. En outre, moins de 1 % des entreprises savent à quel point leurs activités dépendent de la nature.

Malgré l’absence d’action de la part des entreprises en faveur de la nature, 50 % des entreprises évaluées prennent déjà des mesures pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Pourtant, le “net zéro” ne sera pas possible sans la protection des forêts, des sources d’eau, de la biodiversité et de la qualité de l’air. Il est donc essentiel que chaque entreprise agisse rapidement pour protéger la nature et enrayer la perte de biodiversité.

Il est essentiel d’intégrer sur les connaissances et le savoir-faire des communautés locales et des peuples autochtones, reconnaissant ainsi leur importante valeur dans le cadre des opérations commerciales liées à la nature. Ces connaissances peuvent participer à l’optimisation des pratiques éprouvées pour assurer une protection efficace des écosystèmes. Cependant, moins de 13 % des entreprises se sont clairement engagées à respecter les droits des peuples autochtones.

Lorsqu’elles décident de la mise en œuvre de projets susceptibles d’affecter les populations autochtones et les communautés locales, les entreprises doivent suivre une procédure formelle afin d’obtenir un “consentement libre, préalable et éclairé” et ainsi garantir le rôle des populations dans la prise de décision concernant l’avenir de leurs territoires. Pourtant, seules 5 % des entreprises s’engagent à respecter ce principe. En outre, seules 2% d’entre elles ont mis en place une politique visant à prévenir les persécutions des défenseurs de l’environnement et des droits humains.

Vicky Sins, responsable du Nature Benchmark à la World Benchmarking Alliance, a déclaré :

Nous ne pouvons pas atteindre un avenir net zéro sans protéger le monde naturel et ses communautés. La première étape urgente pour les entreprises est de procéder à une évaluation approfondie de leurs impacts sur la nature. Sans comprendre leur relation avec la nature et la façon dont leurs activités nuisent,préservent et dépendent de la biodiversité, comment les entreprises peuvent-elles comprendre les mesures à prendre ? Les entreprises doivent quantifier et rendre compte de la manière dont elles interagissent avec la nature – y compris la manière dont leurs activités affectent la déforestation, la pollution et la perte de nature.

Un objectif crucial de la COP15 est de parvenir à un “accord de Paris pour la nature”, mais la protection de la nature n’est pas réalisable sans le rôle vital du secteur privé. Nous devons faire comprendre à toutes les entreprises que leur réussite est étroitement liée à leur relation avec le monde naturel qui les entoure et dont elles sont si nombreuses à dépendre. Les entreprises sont appelées à rendre de plus en plus de comptes sur la nature, ce qui aura un impact positif majeur. Certaines des entreprises les plus performantes du Nature Benchmark, comme les sociétés minières, sont celles qui font l’objet de la plus grande attention.

La WBA exhorte les entreprises à améliorer leur transparence concernant leurs opérations situées dans ou à proximité des zones critiques pour la biodiversité et les espèces menacées. Alors que 51 % des entreprises du benchmark divulguent l’emplacement de leurs sites, seules 14 % indiquent clairement s’ils se trouvent dans ou à proximité de zones critiques de biodiversité ou de zones à haute valeur écologique.

Les entreprises peuvent contribuer à l’amélioration de la biodiversité de nombreuses manières, notamment en s’engageant à éviter la conversion des écosystèmes, en luttant contre la déforestation ou en protégeant les zones humides. Cependant, moins de 5 % des entreprises le font. Bien sûr, les entreprises peuvent également freiner la pollution en réduisant les polluants de l’air ou de l’eau ou la production de déchets solides, mais seules 29 % d’entre elles démontrent qu’elles réduisent l’utilisation de plastiques et des déchets associés.

Connaître et surveiller les espèces qui existent dans ou à proximité du site d’une entreprise est un autre moyen efficace de protéger les espèces en danger ou menacées – mais seulement 7 % des entreprises répertorient actuellement les espèces en fonction de leur état de conservation.

Le WBA appelle les décideurs politiques du monde entier à rendre obligatoire l’évaluation et la divulgation des impacts et des dépendances des entreprises sur la nature lors de la COP15, dans le cadre de la campagne “Make it Mandatory” de Business for Nature.

Le Cadre mondial pour la biodiversité, qui sera bientôt publié, offre aux entreprises la possibilité d’être davantage guidées, mais aussi d’être tenues redevables vis-à-vis de leurs trajectoires vers un futur “nature-positif”. La WBA demande que ce cadre, d’envergure historique, soit clair quant aux attentes envers le secteur privé. Il est essentiel d’exiger des entreprises qu’elles évaluent leurs impacts et dépendances vis-à-vis de la biodiversité et fassent preuve de transparence sur ce sujet, afin de garantir que nous sommes sur la bonne voie pour éradiquer la perte de biodiversité d’ici 2030.

FIN

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